De l ‘Afrique du sud aux trottoirs de Paris, métaphysique du noir

« Ce qui est écrit avec du sang ne s’efface pas ». Un détective privé grec se retrouve bien malgré lui au cœur d’une vengeance liée à un trafic d’art. Entre autres…

« Aucun récit ne peut recomposer le passé, aucune histoire n’est capable de ressusciter le cadavre du temps «  constate Chris Papas, un détective privé qui a quitté Hambourg pour revenir en Grèce où il a monté son cabinet. Il n’empêche, le voilà recruté par le fils d’un riche allemand assassiné à Paris pour s’occuper de la dépouille du papa et le faire enterrer dans un village du nord du Péloponnèse. Peu de temps après, le fils disparaît à son tour. La découverte d’une carte mystérieuse dans le cimetière contraint Chris Papas a quitté la Grèce et la petite chienne qui constitue désormais son seul attachement pour aller arpenter les trottoirs de Paris : en jeu sans doute, un mystérieux tableau représentant une crucifixion que se disputent des collectionneurs richissimes.

De l ‘Afrique du sud aux trottoirs de Paris, métaphysique du noir

Mais derrière les trafics liés au marché noir de l’art, se dessine une autre réalité qui emprunte les routes du sud du continent africain. Un continent objet de tous les trafics : d’organes,de diamants bien sûr, d’or et de métaux rares, de jeunes corps flexibles pour alimenter les trottoirs de l’Europe. Derrière le Christ crucifié, ce polar métaphysique met surtout en scène la souffrance

« Ce qui est écrit avec du sang ne s’efface pas ». Dit en français, en grec ou en kwadi, un dialecte de l’Angola aujourd’hui disparu au cœur du roman, le constat est amer et justifie bien des vengeances. La preuve par ce « Couteau des sables », un polar finalement métaphysique…

« Le couteau des sables », de Minos Efstathiadis. Actes sud. 21,80 €.

Patrice Gagnant